Friday, December 28, 2012

Des milliards de roupies transforment la côte sauvage de l'ouest en terminal pétrolier

Albion au soleil couchant

Par-delà les lotissements bétonnés en pleine expansion d'Albion, en continuant vers le nord, la côte ouest de Maurice est restée sauvage, quasi intacte depuis des centaines d'années. Savane aux herbes dorées au soleil, falaises désertes à la végétation rase, terres vierges dominant l'Ocean Indien.

Dès l'année prochaine, ce sera fini. Et de quelle façon! Le changement sera radical: le gouvernement mauricien a décidé de transformer la région en une gigantesque ville-usine. Albion deviendra:
1/ une énorme centrale à charbon
2/ un port pétrolier centralisant les importations de fuel et essence de l'ile.

Eh oui, c'est bien ce même gouvernement qui a mis à la mode le slogan "Maurice, ile durable", slogan qui, comme tous les précédents, n'était destiné qu'à endormir la conscience des Mauriciens, touristes et investisseurs étrangers, déjà endormie devant d'alléchantes photos sursaturées de lagons turquoises pollués frangés de plages artificielles parées d'appartements en béton flambant neufs.

Une première manifestation a eu lieu pour protester contre la centrale à charbon d'Albion. Loin d'être intéressé par ce début d'opposition, l'état enfonce le clou avec ce projet additionnel de port pétrolier, sobrement appelé "Oil Quay".

Ne nous y trompons pas: sans une hypothétique mobilisation massive des Mauriciens, la région ouest sera rapidement transformée en une mégapole charbon-pétrole. Les tankers remplaceront les pirogues, les usines la végétation, le capharnaüm la paix d'un lieu préservé. Le tout à un jet de pierre d'une zone résidentielle et du Club Med d'Albion.

Adieu Albion...



Hier: des centaines d'hectares de terres sauvages 
à proximité d'une zone résidentielle et touristique



 Aujourd'hui: Les travaux ont commencé

Demain: un quai pétrolier, 
comme celui de Pointe Noire au Congo

Friday, December 7, 2012

La mairie de Port Louis fait démolir le palais du Gouverneur Decaen (XVIIIe siècle)

Le bâtiment détruit à moitié 

Encore un bâtiment historique de grande valeur détruit par l'état ou une administration officielle. D'autant plus incroyable que le bâtiment était en pierre et en bon état, sa beauté étant simplement cachée derrière une couche de peinture hideuse.

Aussi connu comme "Les bureaux du Génie Militaire" ou "Les Casernes Decaen", la construction du bâtiment était antérieure à la prise de la Bastille... 1789...

La cour intérieure a dors et déjà été entièrement recouverte de bitume et les pierres évacuées par camion.

Bravo Maurice!

Le bâtiment du temps de sa splendeur


Tuesday, December 4, 2012

Toujours plus d'IRS: des centaines d'hectares de plages mauriciennes bétonnés dès 2013

La Prairie, près du Morne, encore intacte... 
On va construire aussi bien sur les collines que la plage 
et meme... creuser la côte et créer des iles artificielles!

Tandis qu'en ce moment même des dizaines de chantiers continuent de bétonner des centaines d'hectares de cote sauvage, les promoteurs mauriciens et étrangers continuent de mettre sur pied toujours plus de projets visant à détruire les paysages mauriciens pour un profit de court terme et de courte vision. 

Ainsi les projets décriés voici quelques mois (voir Accélération de la construction d'hôtels à Maurice) se concrétisent les uns apres les autres pour 2013-2014.

Quelques exemples:

1/ AU NORD:
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a) A Mon Choisy: les constructions en béton couvriront 376 hectares actuellement boisés ou sous culture de canne à sucre.
            - creusement d'un chenal dans la plage publique de Mon Choisy pour y construire 2 marinas artificielles enjambées par des ponts afin de permettre aux voitures de circuler,
             - construction de 2 hôtels et de centaines de maisons et appartements.

b) A Anse-La-Raie: construction sur 20,550m2 de dizaines de batiments residentiels au bord de l'eau

c) Pointe aux Canonniers: construction de 264 appartements sur un terrain vierge boisé face à la mer


2/ AU SUD:
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a) A La Prairie - Modification et bétonnage en profondeur du tracé côtier naturel
Phase 1:
           - Marina artificielle dans le fjord de Macondè,
           - 150 "villas" dans les collines,
           - 20 iles artificielles avec chacune une "villa",
           - 100 appartements sur des iles artificielles
Rappelons que 2 autres projets d'hôtels et des dizaines de logements dits "de luxe" seront construits à Baie du Cap prochainement


b) A Savinia - Destruction de kilometres de cote sauvage:
Phase 1 (entre autres constructions):
           - 206 "vllas"
           - 3 hotels
           - une plage artificielle
           - un lac artificiel
           - une marina artificielle
           - un golf
           - un canal artificiel

c) A Mon Tresor - Transformation d'une cote sauvage en cote bétonnée vendue a des étrangers
Phase 1:
           - 2 hotels
           - des centaines de "villas"
           - une marina artificielle
           - un golf

d) Au Chaland, Currimjee Jeewanjee va de l'avant avec la construction d'un premier hôtel sur la plage publique (!) du Bouchon sur 14 hectares. La demande de permis a été déposée le 1er novembre 2012. C'est la phase 1 d'un projet privé qui sera construit au tiers sur des terres publiques et verra la construction d'un deuxième hôtel, d'un centre commercial et de dizaines de bâtiments résidentiels en béton.

Tous ces projets ne sont que quelques exemples. Des milliers d'hectares de cotes sauvages sont en train d'être ou seront bétonnés dans les mois et années a venir à Maurice.

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CI DESSOUS: MON TRESOR EN 2012, AVANT LE BETON








CI-DESSOUS SAVINIA EN 2012, AVANT LE BETON









CI-DESSOUS: LA PRAIRIE EN 2012, AVANT LE BETON








Voir aussi un autre exemple parmi d'autres des destructions qui ont lieu en ce moment: Azuri à Haute Rive - arrachage de la mangrove, bétonnage de la cote, construction de centaines d'appartements en béton - Azuri : Ah zu ne ris plus, mais alors plus du tout)


Wednesday, August 1, 2012

Agence France Presse: un regard critique sur Maurice

http://www.youtube.com/watch?v=HTXfXJDP0BQ


Les hôtels dits "de luxe" de Maurice, des "forteresses géantes" selon l'AFP. 
Construites derrières des murailles infranchissables, elles cachent la mer à jamais. 

Ici, le St Regis a pris (encore un bout de) la plage du Morne aux Mauriciens.


Malgré une erreur (Maurice ne doit pas son développement qu'au tourisme contrairement à ce qui est dit) ce reportage de l'AFP montre que la construction d'hôtels, loin de ralentir, s'intensifie afin de doubler le nombre de touristes de 1 à 2 millions (!) d'ici 2015.

Rappelons qu'en 1994 une experte dépêchée par l'ONU avait conclu que Maurice avait atteint son seuil de saturation touristique. L'ile accueillait alors "seulement" 400,000 touristes...

Conclusion de ce reportage: "Maurice est désormais perçue comme une ile peu préservée, un frein pour les touristes à la recherche d'authenticité".






La plage publique n'est plus publique du jour au lendemain: 
Construction de l'hôtel St Regis sur la plage publique du Morne en 2012

Les gouvernements successifs ne se préoccupent pas des points suivants:
  • Corruption pour obtenir permis et autorisations (et pour cause)?
  • Vision de court terme?
  • Tout à l'égout inexistant ou insuffisant?
  • Réseau routier saturé?
  • Décharges publiques saturées?
  • Fourniture d'eau erratique? (En été les Mauriciens subissent d'importantes restrictions quand les normes touristiques exigent baignoires, piscines et jardins paysagers)
  • Paysagisme public inexistant?
  • Plan d'occupation des sols inexistant?
  • Permis de construire aléatoires?
  • Réduction dramatique des plages publiques?
  • Travaux titanesques dans la mer à l'aide de machinerie lourde modifiant à jamais le lagon?
  • Extraction de sable et destruction des rochers naturels dans la mer par les hôtels?
  • Systématisation des plages artificielles?
  • Pollution des sols et du lagon?
  • Destruction de la barriere de corail et des mangroves?
  • Extinction de la vie marine?
  • Disparition des habitudes et traditions culturelles mauriciennes?
  • Disparition des paysages mauriciens authentiques ?
  • Murailles de Chine le long des cotes pour cacher hôtels et résidences IRS pour étrangers?
  • Disparition de la mer, les Mauriciens ne la voient plus qu'en photo
  • Difference de pouvoir d'achat créant de la frustration?
  • Dépréciation volontaire continuelle de la roupie par rapport aux devises pour attirer les touristes? (Il y a quarante ans, la roupie mauricienne vailait plus que la livre sterling. Elle vaut aujourd'hui 50 fois moins) 
  • Agressions sexuelles, vols et même maintenant meurtres de touristes?
  • Agacement voire hostilité croissante de la population face aux touristes?
  • Depreciation de l'ile Maurice, banalisée a coup de bétonnière, de manque de vision et de tourisme de masse.
  • Et pendant ce temps, patrimoine historiques et paysages authentiques détruits tous les jours tant par l'état que les particuliers, ce qui enlève tout intérêt à visiter l'ile, qui n'intéressera à l'avenir (OU PAS) seulement pour ses plages (de plus en plus artificielles) très aménagées, frangées de transats en plastique sous des parasols en plastique, et plantées uniquement de cocotiers calibrés en pépinière.

Thursday, July 12, 2012

Maurice c' ( était ) un plaisir

Ci-dessous un article de juillet 2012 du quotidien Le Mauricien reproduit in extenso (fautes d'orthographe comprises).

Le titre de l'article fait référence au slogan "Maurice, c'est un plaisir", lancé par les organismes chargés de la promotion touristique du pays. 

Mais le plaisir ne peut être proclamé. Et la réalité, c'est une ile-béton sur-touristiquée. 

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TOURISME: Maurice n'est plus un plaisir pour les français

Elle figure seulement au 8e rang des destinations les plus attrayantes sur 16 proposées, derrière les Seychelles et La Réunion
ARTICLE PARU DANS LE MAURICIEN | 8 JUILLET, 2012 - 15:00

L'image de la destination mauricienne sur notre principal marché émetteur, en l'occurence La France, est en perte de vitesse. C'est ce qui ressort d'une étude menée par Interface Tourisme, bureau de représentation de la MTPA en France, et présentée aux opérateurs de l'industrie à Maurice en juin dernier. Cette enquête qualitative et quantitative révèle que la destination mauricienne ne serait plus un plaisir pour les touristes français. Si les autorités relativisent arguant que ce sont elles qui ont souhaité cette étude en vue d'apporter des améliorations sur nos produits, certains observateurs font remarquer que la note dégradante attribuée à l'image de Maurice sur notre principal marché, est inquiétante. Huitième seulement au classement des principales destinations préférées...

Selon cette étude, menée d'une part auprès d'un échantillon de 10 voyageurs et 10 agents de voyages  et d'autre part auprès de 210 voyageurs et 90 agents de voyages répartis dans toute la France , tenant compte d'une population voyageant à l'île Maurice et dans d'autres destinations "plages lointaines", Maurice demeure une destination légitime et souvent leader. Toutefois, si bien appréciée, avec notamment des adeptes, la destination - jouissant de sa réputation construite autour de la qualité de ses hôtels, la sécurité politique et sanitaire, et surtout les découvertes culturelles – "est peu attrayante aux yeux de 2 des 3 cibles étudiées".

Elle figure d'ailleurs seulement au 8e rang des destinations les plus attrayantes sur 16 proposées. Non seulement les Seychelles (3e position) devancent Maurice, mais La Réunion (4e position)  aussi, notre destination se classant après Les Maldives, 2e du classement dans la région.

"Les déçus de l'Ile Maurice" La destination favorite des sondés étant la Polynésie française. On notera que Bali, la Thaïlande et le Vietnam sont des destinations plus prisées que Maurice. Interface Tourisme indique par ailleurs que "la bonne place occupée par Bali (5e rang) qui si elle n'est pas encore très présente à l'esprit semble constituer une réelle alternative à l'Ile Maurice, notamment pour les 'déçus' de l'lle Maurice".
L'enquête précise que la destination mauricienne recueille des appréciations parfois mitigées. 
Certes, malgré ces données, Maurice demeure une destination recherchée par les touristes note Interface Tourisme. Auprès des voyageurs, dit-il, les spécificités de Maurice reposent sur la qualité de l'accueil et du service, la destination se distinguant entres autres comme étant une destination plus conviviale, mêlant pour certains la plage, la culture, et la découverte, et offrant une qualité de services exceptionnelles contrairement aux Seychelles ou la Thailande, et étant plu facilement accessible. Selon cette étude, le marché français considère Maurice comme une véritable destination de proximité, figurant même comme une référence parmi les destinations plages lointaines.Cherté de la destination qui évolue vers un tourisme de masse Mais elle reste 
une destination finalement peu préservée, offrant moins de dépaysement que d'autres, notamment Bali ou la Thaïlande
La cherté de la destination mauricienne est aussi mis en avant dans cette étude, indiquant que la destination souffre également d'une certaine banalisation. 
"La banalisation semble bien être la raison pour laquelle les répondants ne souhaitent pas retourner à l'île Maurice : une île qui manque de surprise, et qui ne fait pas/plus rêver",
 indique Interface Tourisme. L'organisme indique également que
la destination est perçue comme étant en perte de vitesse, parfois décevante, quand seule le côté plage paradisiaque est mis en avant
Qui plus est, Maurice est perçue comme une destination très/trop fréquentée, qui n'a pas su préserver son patrimoine environnemental, et ne met pas assez en avant ses spécificités culturelles et patrimoniales. 
"1 agence sur 5 estime que la destination évolue vers un tourisme de masse", souligne cette enquête, indiquant également que cette perception est tout aussi nettement évoquée dans les entretiens qualitatifs. Si l'industrie hôtellière tire son épingle du jeu, étant considérée comme globalement très satisfaisante avec plus de 85 % d'appréciations positives, (nos hôtels étant appréciés surtout pour la qualité du service, la qualité des chambres proposées, la qualité de la gastronomie, et aussi la qualité des prestations proposées), les sondés notent un manque d'intimité, un manque au niveau des rénovations d'hôtels, et un manque de propositions d'activités extérieures à l'hôtel. La qualité des plages est aussi à revoir, disent-ils. 
Avec ces données, il est important de repositionner la destination sur l'axe de l'authenticité et de la diversité, en préservant la qualité de service et en misant sur le caractère rassurant de la destination. En conclusion, Interface Tourisme suggère une réflexion en ce qui concerne les campagnes de communications en mettant davantage en valeur les points forts et les spécificités de Maurice, tels l'accueil, le multiculturalisme, la qualité des services, la diversité des sites et des activités. Parmi d'autres stratégies, il est aussi important de coordonner les actions commerciales des divers partenaires pour garantir la dimension prestigieuse de la destination, tout en veillant à la qualité des offres pakagées pour éviter un nivellement par le bas.
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COMMENTAIRES DES LECTEURS DU MAURICIEN (extraits):
Un manque d'honnêteté manifeste lorsque l'on vous parle de patrimoine ou d'écologie, voir même de multiculturalisme. Tout ça est fake, faux, surfait, et le touriste n'est pas dupe. Du moins si il veut bien regarder au delà de la carte postale qu'on lui présente. 


Si on arrêtait de foutre du béton partout, peut être qu'on remonterait. NOtre pays est de plus en plus défiguré et perd tout son charme naturel. Un si beau pays, mais ou tout se perd, la nature disparait un peu plus chaque jour pour faire place à des villas de luxe, des hotels et encore des hotels alors que ceux déjà existants sont presque vides. Et on nous parle d'île maurice durable...durable dans le sens on rase tout ce qui est naturel et on met du béton, c'est sur que c'est du solide, mais tellement moche et rien avoir avec ce qu'est l'île maurice qu'on aime tous, mauriciens et visiteurs. Venez voir ce qu'ils font dans notre sud, vers Gris-Gris, la roche qui pleure, c'est une honte.


j'invite les journalistes/reporters à faire des photos de nos plages en fin d'après midi et tôt le matin (lundi de préférence) pour voir l'état de nos plages, compter le nombre de bouteilles en verre sur le sable et autre couches bébé et serviettes en papier 


Enfin une étude, qui pointe les enjeux du tourisme de demain. Depuis une vingtaine d'années, nous ne pouvons que constater les dégâts opérés sur cette magnifique Ile Maurice. Les touristes français et autres ne manquent plus de remarquer la différence entre la carte postale et la réalité de la destination : bétonnage à tout va (des villes aux côtes jusqu'à même Grand Bassin, des cimetières de campements sans aucun sens architectural aux IRS qui explosent partout)... bouchons énormes,véhicules polluants et tonitruants... déchets en tous genres des plages au lagon qui se meurt, près des cascades ou au parc de Rivière Noire et jardin de Pamplemousses, et dans tout recoin de ce qui reste de nature... totale perte d'authenticité, petites et grandes arnaques, etc. Il ne resterait plus que les ghettos des hôtels de luxe pour trouver quelque image du paradis perdu.
Je (...) constate chaque jour la dérive (...) d'un secteur surexploité (et) sans sincérité. Le touriste sent très bien qu'il n'est qu'un produit, et ladite hospitalité mauricienne est un mythe dès que vous sortez du circuit balisé (pour ne pas dire "miné") réservé par le secteur.
Les mauriciens (...) ont beaucoup de mal à se remettre en question. Il suffit de lire le(s) commentaire(s) pour voir comment ils considèrent leurs touristes. (...) A chaque fois le problème vu du point de vue mauricien, c'est le touriste ..
I fail to understand when we say that we have among the best beaches in the world. As an example, the Flic en Flac beach is littered with dead corals.(...) We all know of the mess that people leave behind after their picnics and increasing number of stray dogs. From my point of view we must stop selling this aspect of our country to the tourists unless we take serious and concrete measures to deal with the problem. No wonder we find many disappointed tourists and their disappointment is reflected in these surveys.
Mauritius is killing what is left of its ancient beauty. Do you think we travel 8000 kms to visit Bagatelle (Shopping Centre)? Do you think a "Shopping Fiesta" in mauritius is a good thing for a european tourist "en pleine periode de soldes" ?? Do you think butting concrete all along your beaches to make them look as ugly as any european beach is the best investment ?
vie chère, insecurité,prix variant selon que l'on est mauririen ou touristes (jardin de PAMPLEMOUSE maison LABOURDONNAIS ETC )pas assez de protection de la nature .Pas grand chose a voir a l'interieur de l'ile .
j'ai lu avec intérêt tous les commentaires pessimistes des lecteurs; cependant je n'ai jamais lu aucun article de journal ou émission sur tous ces problèmes liés à notre industrie touristique; à quand une vraie enquête ou reportage dy style de ceux qu'on voit sur les chaines européennes; je ne vais pas les citer tous les mauriciens les recoivent sur france 2 et 3 par exemple.


Wednesday, March 28, 2012

Le baobab du musée, c'est fini

Photo souvenir du Mauritius Institute

Le ministre mauricien de l’économie a déclaré en mars 2012 que Maurice devait maintenant être classée parmi les pays développés. Un simple arbre suffit à nous prouver le contraire.

Dans un pays développé, les bâtiments, les routes, les forêts, les villes et villages sont ENTRETENUS. A commencer par les biens PUBLICS. Les arbres qui ornent (ou devraient orner) les villes et chemins font partie de ceux-ci.

Dans un pays développé, un organisme étatique compétent répertorie les arbres des villes, à qui il attribue un numéro d’identification. Cet organisme établit un programme de taille, de traitement contre les maladies et de remplacement quand l’arbre arrive à maturité.

A Maurice, rien de tout cela. Les arbres plantés par les anglais sont abandonnés à leur sort :

-        1. ABATTUS : Les mauriciens propriétaires de terrains le long de routes plantées d’arbres les coupent en toute impunité.

-        En 2011, à Mont Choisy, un mauricien a fait abattre une cinquantaine de flamboyants géants pour construire une route privée.

-        En 2012, un mauricien incendie son terrain de la Pointe aux Canonniers afin de le « nettoyer »: au passage, les flamboyants qui bordaient la route ont ete détruits par le feu sans punition de l’état. Au contraire, le propriétaire en profite bétonner tout le long de la Route Royale afin de créer des parkings pour son futur building en béton.

-        Jusque dans les années 1980, la Route Royale de Bell Village était bordée de multipliants centenaires. C’était un tunnel. Les propriétaires des terrains adjacents (mais pas des arbres magnifiques, plantés par l’administration coloniale et propriété de l’état mauricien) les ont abattus les uns après les autres, afin d’assurer plus de visibilité à leurs affreux bâtiments commerciaux en béton, et augmenter la superficie des parkings. Le tout dernier arbre fut abattu en 2001.

Abattage des vieux  flamboyants de Mon Choiy, 2011

-        2. ETRANGLES : Les oiseaux sèment en permanence les graines de multipliants (ficus bengalensis) dans les autres arbres. Quand elles germent, ce parasite se développe en étranglant peu à peu l’arbre jusqu’à le tuer.

-        3. DIGERES : Les arbres sont abandonnés aux termites et maladies

-        L’état ne fait rien pour enrayer la maladie dont sont atteints certains flamboyants du nord de l’île.

-        Il ne fait rien non plus pour éradiquer les termites qui s’attaquent aux terminalias de la route de Pamplemousse à Brisée Verdière et de Mahebourg à Riche-En-Eau. Des termitières énormes ne cessent de grossir sur les troncs de ces arbres centenaires, et ils finiront par s’effondrer.

-        C’est ce qui s’est passé lors des grosses pluies du 27 mars 2012 à Port Louis, dans la cour du Mauritius Institute, quand le baobab centenaire connu de tous les Mauriciens s’est effondré sous son propre poids, rongé par des années d’attaques de termites non traitées.
Effondrement du baobab centenaire du Mauritius Institute,
rongé par les termites, 27 mars 2012

 
Un pays développé ne vit pas au petit bonheur la chance. Il est géré convenablement par une administration compétente et responsable qui montre l’exemple. Et sa population éduquée aide à le maintenir en bonne santé, sous peine d’être punie par l’état.

Maurice n’est pas un pays développé. Ce n’est encore qu’un adolescent qui fait beaucoup, beaucoup de bêtises.

Le dernier "tunnel de multipliants" de Maurice, 
comparable à celui, détruit dans les annees 1980-90, qui existait à Bell Village.

Ficus Bengalensis

Flamboyants à Solitude

Années 2000, Mauritius Institute.
Le baobab n'est plus.

Sunday, March 25, 2012

Adieu Rivière Noire, Bienvenue à Bétonland

Les Salines Pilot, 2012
Emplacement du futur Ritz Carlton (20 hectares dont 350 mètres de plage)
dont les travaux devraient commencer en juin 2012 si rien n'est fait avant
9 autres "resorts" suivront ainsi que des centaines de maisons IRS


La nature sauvage de Rivière Noire est en train d’être détruite à coups de centaines de millions d’euro.

Les paysages de la Rivière Noire sont demeurés intacts depuis l’installation de l’homme à l’Isle de France voilà 297 ans. Il aura suffit de quelques années seulement pour les détruire à jamais. Des centaines d’hectares ont déjà fait les frais de cette folie de construction du gouvernement mauricien et des promoteurs locaux et étrangers.

La beauté authentique de l’embouchure de la Rivière Noire et de la Rivière du Rempart ainsi que les abords des Gorges ont déjà disparu sous les aménagements à grande échelle de Tamarina, de la Balise Marina, d’Akasha, de Matala et du Beach Club (tiens, les promoteurs étaient à court de noms en « a »…). Des centaines d’hectares de bois et champs ont déjà disparu. Cela à grand renfort de dragage du lagon, de bétonnage des berges de rivière, de modification du tracé du lagon.

Combien de destruction de ses plus beaux paysages Maurice peut-elle encore tolérer ? « Beaucoup beaucoup» répondent en chœur les promoteurs et le gouvernement qui octroie permis de développement après permis de développement. Ce qui est certain, c’est que si rien n’est fait le plus gros des transformations est encore à venir : des dizaines d’ « IRS » ont déjà été approuvés.

Aujourd’hui, il y a la paisible péninsule des Salines Pilot : des centaines d’hectares de savane et de plages désertes.
Demain, il y aura :
-        10 (DIX !!) hôtels le long de plages aujourd’hui désertes
-        des marinas
-        des golfs
-        des milliers de maisons et appartements pour étrangers
(Exemples : Domaine de l’Harmonie, Ritz Carlton etc)

Aujourd’hui, Case Noyale ce sont de vertes montagnes boisées habitées par les cerfs de java et les cochons marrons.
Demain, ce sera :
-        des centaines de maisons pour étrangers
-        plusieurs hôtels
(Exemples : ex-Corniche Bay, Black River Lodge etc)

Les alentours de Rivière Noire ne sont pas épargnés. Voir par exemple ce qui se passe à la Baie du Cap :

Liste non exhaustive des projets qui vont bouleverser l'île:


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A l’aéroport de Plaisance, de gros panneaux indiquent : « Welcome to Paradise Island ».

Mais l’île Maurice n’est plus le petit paradis authentique qu’elle était pour les Mauriciens jusque dans les années 80.

Elle est devenue un paradis artificiel pour étrangers dont sont exclus les Mauriciens.

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3 photos ci-dessus: les Slaines Pilot, Rivière Noire

Bétonnage des champs de Pointe aux Piments


Champ de papayers en face de la plage,
Pointe aux Piments, février 2012


Pointe aux Piments, c’est encore aujourd’hui un des RARES paysages quasi intacts de la côte Nord de Maurice - autrement dit sans béton : le VERT de la plage d’un côté de la route, le VERT des champs de l’autre; la chaîne de montagne de Moka au loin complète ce décor champêtre.

Là-bas, les terrains situés le long de la route côtière sont agricoles : ils sont plantés de canne à sucre ou de légumes.

POURTANT, DEJA…

Alors que les terrains agricoles à Maurice sont inconstructibles, quelques constructions en béton parsèment déjà les champs de Pointe aux Piments (magasin « Ralph Lauren »).

ET DEMAIN…

Les projets RES (Real Estate Scheme) vont bientôt recouvrir les champs de Pointe aux Piments :

-        dans un champ de légumes en face de la plage, on construit 8 « villas » RES (Les Résidences de Piment)
-        dans un autre champ : RES Allamanda Gardens
-        etc etc


Un projet RES est emblématique de ce bétonnage de Pointe aux Piments : dans ce qui est encore un champ de légumes face à la plage, un Français est à l’origine de la construction de 25 « villas » en béton. C’est encore un « RES » (Real Estate Scheme). Les maisons de près de 300m2 chacune seront entourées de murs sécurisés avec gardes à l’entrée. Il est destiné à de riches acheteurs étrangers.

Ce projet s’appelle « Mon Ile ».

Mais les Mauriciens qui passeront devant à l’avenir ne pourront dire que « LEUR île ».

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RES = Real Estate Scheme. Programme mis en place par le gouvernement mauricien afin de permettre la construction, sur des terrains presque toujours agricoles, de maisons et appartements en béton pour non Mauriciens. IRS = Integrated Resort Scheme. C'est la même chose mais à une plus grande echelle.
  
Principales caractéristiques des RES et IRS :

-        très récents (début = loi de 2006)

-        superficies très importantes concernées (disparition de milliers d’hectares de forêts et de champs)

-        transformation radicale à grande échelle et irrémédiable des paysages mauriciens

-        destinataires = acquéreurs étrangers

-        constructions et infrastructures retranchées derrières des murailles sécurisées.


-        L’écrasante majorité des projets verront le jour dans les cinq ans qui viennent. Le gros de la transformation de Maurice est donc devant nous.


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Ci-dessous: 2012, emplacement des RES de
Pointe aux Piments en projet ou construction









Ci-dessus: route Côtière de Pointe aux Piments,
aspect, février 2012

Toutes photos ci-dessous: RES Residences de Piment